Coudre une casquette de marin
Outre mon obsession actuelle pour les soutifs, j’ai une petite addiction aux chapeaux depuis fort fort longtemps. Et l’été, c’est la casquette de marin que je porte le plus : du style et la possibilité de la fourrer sans ménagement dans mon sac quand je n’en ai plus besoin. Et depuis 2 ans que je couds à fond les ballons, j’ai envie de me coudre tous les trucs que je porte…
Alors forcément, tu te doutes que je m’y suis mise pour les couvres-chef. Cet hiver, par exemple, je me suis cousue une chapeau/casquette (que j’ai juste mise sur Instagram) style « paperboy » en lainage pour me tenir chaud… Alors, c’est parti pour une article sur mes casquettes. Ça te changera des culottes et des soutiens-gorge (même si je n’ai pas dit mon dernier mot là-dessus).
Le patron de la casquette de marin
Le patron vient du livre Je fais mes chapeaux de Rebecca Meurin. Le bouquin propose des chapeaux piqués (cousus en tissu) et des chapeaux moulés (à la vapeur, en paille ou en feutre). J’avoue que les chapeaux en feutre me branchaient furieusement mais le matériel est difficile à trouver, assez onéreux et les adresses proposées obsolètes.
Dans les chapeaux cousus, le livre propose un béret, un bonnet d’aviateur, une chapka, un bob, une capeline, un bonnet carré, un Fedora, une toque plissée, une toque pointue et la casquette de marin.
Je me suis donc lancée sur la casquette qui est dispo en tailles 56, 58 et 60. Faisant un tour de tête de 54/55, j’ai donc gradé une taille en dessous pour la première (version grise)… un peu à la louche vu que je n’ai aucune formation en l’espèce.
À noter, il manque la pièce du pied de casquette sur la planche de patron. Le patron du béret étant assez proche, j’ai été chopper le pied du béret pour compléter mon patron.
Pour la visière, les instructions proposent un thermocollant de base + un morceau de carton (sans les marges). Franchement bof à mon avis. Je n’ai pas beaucoup d’expérience en fabrication de chapeaux mais le carton empêche de laver la casquette par la suite. De plus, il y a plein de thermocollants bien épais sur le marché conçus pour les sacs, le quilting, etc.
Enfin, les finitions proposées sont des bords surfilés ou surjettés mais c’est tout… À part ça, toutes les coutures sont apparentes. Re-bof.
Coudre la casquette de marin
Première version : la casquette grise
Gradée en 54, je l’ai réalisée dans les chutes de ramie de mon top Rushcutter.
Pour la visière, les explications à base de carton ne m’ayant pas convaincue de ouf, j’ai utilisé un truc type Jeffytex de mon stock (de provenance inconnue ?) que j’ai utilisé en conjonction avec un thermocollant rigide Vlieseline S320 sur les 2 faces de la visière.
J’ai aussi pratiqué plusieurs surpiqûres pour solidariser les couches ensemble et apporter plus de rigidité.
Sinon, il y a une pièce pour coudre une bandelette décorative pour l’avant du chapeau. Je n’ai jamais réussi à la retourner, je l’ai donc remplacé par un ruban.
Deuxième version en popeline bleue
Comme la version grise passe tout juste sur ma tête en mode collé-serré, je suis repartie sur la taille 56 pour la 2e. Et devine quoi… elle est un poil trop grande -_-
J’avais décidé dès le début que j’allais tenter une version doublée pour essayer de pallier aux finitions minimales. Après avoir monté la face A (l’extérieur) et la face B (l’intérieur), j’ai constaté qu’elle était trop large. Rhâââ.
Du coup, j’ai ajouté un morceau d’élastique à l’arrière, pris dans les coutures d’assemblage des 2 couches (photo ci-dessus).
C’est une casquette baggy. La popeline manque de tenue pour ce projet.
Avec des finitions assez nazes qui passent quasi inaperçues grace aux coutures bleues marines sur le tissu bleu marine.
La visière est plus molle aussi car je n’ai pas utilisé le thermocollant Vlieseline S320.
La doublure n’est vraiment attachée au tissu extérieur que sur le bas.
Et pis j’ai pas repassé non pluche. Faisait trop chaud quand je l’ai cousue !
Derniers mots sur la casquette de marin
Sincèrement, je ne suis pas hyper satisfaite ni du patron (il manque une pièce), ni des explications (la visière et les finitions), ni de la « coupe » finale. Voilà, voilà.
Ceci étant, je les ai portées toutes les deux tout l’été sans me taper la honte.
Enfin, le point positif, c’est que ça me donne une base de patron de casquette de marin. En soit, ce n’est pas hyper compliqué de le bidouiller ou de m’en inspirer pour patronner une casquette qui me plaise plus. Pour ces casquettes, je n’ai utilisé que des chutes de tissu à part les entoilages… ce n’est donc pas cher non plus.
Bref, affaire à suivre.
3 commentaires
Bonjour,
Nous sommes deux modistes (cela veut dire que nous fabriquons artisanalement nos chapeaux dans notre atelier). Depuis mars, nous proposons des cours-vidéos et des kits de fabrication pour apprendre à faire ses chapeaux soi-même : que ce soit en couture, ou en moulage. Et nous avons un cours et un kit avec une casquette de marin !
Nous avons pensé que ça pouvait t’intéresser 🙂 Nous sommes toujours preneuses de retour sur notre projet, surtout de la part de personnes qui se lancent dans la fabrication de chapeaux 😉
Très belle journée à toi,
Au plaisir d’échanger ensemble !
Elles sont quand même sympa t’es casquettes j’attends les prochaines mon jules en porte tous les jours et j’ai un tartan que je verrais bien sur son crâne
Pas hyper emballée non plus.Je ne valide ni l’une ni l’autre.