Robe Fleurs croisées (Patron Modèle 5286)
Cette robe Patron Modèle est un patron vintage original et habillé… il ne me manque plus qu’un mariage ou une occasion pour la porter !
Malheureusement, la vie en ce moment ne tourne pas vraiment autour de ce genre d’événement. C’est d’ailleurs l’origine de mes absences sur ce blog. Mais bon, ça fait au moins un peu de couleurs et de gaité pour changer.
Et la couture d’un patron vintage demande aussi pas mal de concentration, de technique et d’inventivité. De quoi changer les idées pour quelques heures ou même quelques jours ici !
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Hop, le 7e projet cousu dans ma liste de projet couture 2023 ! |
ITEM | BOUTIQUE | QUANTITÉ | PRIX |
Patron vintage | — | 1 | 0 € |
Twill de soie turquoise | Bennytex | 1 m | 19,80 € |
Viscose Phoenix flowers (Cousette) | Atelier de la Création | 0,60 m | 12,60 € |
Voile de coton blanc | Tissu de Rêve | 1 m | 5,90 € |
Biais Petit Pan | Puce de couturières | 6 m | 3 € |
Fil | Stock | 1 | 0 € |
Total | 41,30 € |
Le patron 5286 de Patron Modèle
Cette robe Fleurs Croisées est un patron vintage de la marque Patron Modèle.
Il est arrivée en ma possession par ma soeur (merciiiii !), ou plutôt mon beau-frère qui en a retrouvé un stock incroyable… dans la rue, au rebut. Scandale !
J’en ai donc pris une petite sélection dans un premier temps, puis sous la menace que le reste finisse à nouveau à la rue, une plus grosse sélection.
Ce patron vintage est en réalité le second patron vintage que je couds, mais vous verrez le premier plutôt à l’automne ou à l’hiver.
La pochette contient une feuille d’explications, illustrées mais à destination de la couturière aguerrie.
Les techniques de couture sont décrites brièvement et surtout, ne correspondent pas forcément à nos habitudes de couture actuelles.
Il faut avoir de bonnes bases pour être capable de réinterpréter.
Les pièces de patron quant à elle, sont prédécoupées dans un papier de soie très fin et sans aucune indications imprimées.
Le patron est en taille 40 (TP 88 cm – TT 65 cm – TH 92 cm) avec de brèves indications pour le diminuer en 38 ou l’augmenter en 42.
Pour le choix de la taille, le patron conseille de se référer uniquement au tour de poitrine.
Le patronnage de cette robe est aussi plutôt inhabituel. Il m’a pas mal intriguée au départ avec ses bonnets sous les devant croisés pour une sécurité maximale.
Coudre la robe du Patron Modèle 5286
Du coup, j’ai décalqué toutes les pièces sur un papier moins fragile en ajustant vers le 38 pour le buste et en 40 pour le bas.
Les bons tissus
Si on se souvient du projet initial, je pensais utiliser des chutes d’un coton imprimé de Rico Design pour le haut ou un autre mini-coupon d’Amandine Cha pour le haut de la robe.
Mais hélas, ô rage, ô désespoir, aucun talent en Tétris ne permettait d’y faire rentrer les devants croisés, et encore moins la ceinture.
Je suis donc partie en chasse sur les internets pour une étoffe imprimée à mon goût et assortie au twill de soie élasthanne turquoise du bas. Et bon courage !
J’ai trouvé mon bonheur avec cette viscose Cousette chez l’Atelier de la Création qui m’a permise d’acheter en boutique les 60 cm nécessaires sans RIEN acheter d’autre. On a les victoires qu’on peut.
Pour que cela fonctionne dans mon coupon de 60 cm, les bonnets dessous sont coupés dans le twill de soie et la ceinture est en plusieurs morceaux.
Les belles finitions de ma robe Patron Modèle 5286
Concernant les finitions, Patron Modèle propose de finir avec des petits ourlets les devants croisés, la ceinture à la suite, le dos de l’encolure, les manches et les bonnets dessous.
Ces finitions ne me convenaient clairement pas.
Pour obtenir un niveau de finition correspondant à ma tatasserie personnel, j’ai :
- doublé les bonnets dessous avec le même tissu,
- doublé la ceinture avec la soie turquoise avec un assemblage en fourreau avec les devants pour cacher les coutures,
- bordé au biais “à demi-cheval” les manches et l’ensemble du décolleté croisé (c’est à dire que j’ai réduit le biais visible à 0,5 cm plutôt que le plein centimètre).
À la base, je pensais y aller avec un biais invisible.
Mais grâce à mon stock bien achalandé, j’ai retrouvé plusieurs mètres ce joli biais annoté à la main “Petit Pan” dégoté dans une vente de couturière.
Rayé, fin et souple, j’ai trouvé qu’il s’assortit formidablement avec mes tissus. Du coup, j’ai décidé de le laisser visible sur 5 mm et je kiffe le contraste fleu-fleurs & rayures graphiques.
Dans le même genre, lorsque j’en suis arrivée à l’assemblage de la jupe sur le buste, j’ai réalisé que le twill de soie tout seul était trop translucide pour se suffire à lui-même.
Rhâââ. Bon, et hop, une doublure en voile de coton ajoutée au programme.
Enfin, il y avait la question du zip invisible sur cette fine viscose et la soie élasthanne. J’avais peur que ça gondole ou tombe bizarrement en rigidifiant le tissu.
Les bords des milieux dos ont été entoilés avec du ruban droit fil de 2 cm et, ma foi, ça roule pas mal.
À l’intérieur, les bords du zip sont terminés avec du biais voile avec ce que les Anglais appellent le “Hong Kong finish“. C’est à dire que le côté non visible du biais n’est pas replié sur lui-même.
Han, mais ça va s’effilocher allez-vous me dire ! Ben non, le biais, c’est dans le biais. Et le biais, ça s’effiloche pas. Enfin pas dans ces tissus en tout cas.
Et pour répondre à la question de Liseli, j’ai trouvé mes rouleaux de biais voile (1 noi, 1 blanc) à la Réserve des Arts… du matériel de Haute Couture je pense.
Les petits soucis pour coudre ce Patron Modèle vintage
Outre le questionnement sur le zip, j’ai passé quelques nuits à faire travailler passivement mes neurones sur d’autres petits soucis. Comme je disais, un patron vintage, ça se mérite !
Liste non exhaustive mais les plus remarquables étaient :
- comment assembler les côtés devant et dos : plutôt un gros problème ! XD
- pourquoi une énorme grimace apparaissait sur les épaules ? J’ai failli lâcher l’affaire. Mais je suis un petit peu têtue quand même.
- comment faire l’ourlet sur cette soie si fine et élastique ? Et si j’esquivais ce souci…. Ooooh un roulotté !
Les côtés m’ont vraiment pas mal désarçonnées (à voir sur la photo avec les bonnets dévoilés plus haut).
Ni les hauts devant et dos, ni la jupe devant et dos ne s’alignaient.
J’ai bâti, à l’aiguille, au fil hydrosoluble… et j’ai fini par arriver à la conclusion que le décalage sur le haut était volontaire, et sur le bas, dû à la difficulté de couper droit ce pu**** de twill de soie.
Cela fait, j’avais encore un ourlet remarquablement inégal, avec des décalages de près de 10 cm. #montagnesrusses
C’est là que mon mannequin de couture reflétant ma morphologie s’est révélé irremplaçable pour égaliser le bazar.
Un ourlet roulotté plus loin et j’avais enfin FINI !
Ha ha ha. Non.
L’ourlet terminé, il a fallu que je me rendre à l’évidence, deux grosses grimaces se formaient de chaque côté, au niveau de l’assemblage avec la “bretelle” du bonnet.
Ces grimaces ne pouvaient pas rester telles quelles. Enfin, elle auraient pu mais pas sans me rendre folle.
J’ai donc décousu (des surpiqûres ET coutures anglaises) et repassé plusieurs heures à coudre, repositionner la bretelle, l’allonger, découdre et recoudre.
Au final, le problème se situait plutôt sur l’encolure dos. J’ai dû retirer 1 cm supplémentaire sur l’encolure dos et reposer le biais.
Ouf, là, c’était VRAIMENT fini.
Conclusion
Piouf ! En voilà une qui m’aura bien occupée et testée mes compétences de couturière. On peut dire que ces projets à base de patrons vintage sont un excellent moyen de progresser sur la technique et l’autonomie par rapport aux instructions.
Mais je la trouve magnifique, bien qu’un peu fragile (le twill de soie). Il me reste à trouver l’occasion car elle n’est pas taillée pour la vie de tous les jours.
Non que j’ai peur d’être “trop bien habillée”, mais j’aurais peur qu’elle ne tienne pas le choc du métro, des frottement de sac, etc.
Je termine là mon roman fleuve ! Vous pouvez retourner à une vie normale 😉