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Rushcutter Dress architecturale (In The Folds)

5 commentaires

Le patron de la Rushcutter Dress somnolait dans ma patronthèque depuis 2019, où j’avais cousu une première version raccourcie en top.

C’est grâce au concours Threads & Neddles sur le thème de l’Architecture que cette robe est née après une aventure de création inattendue et pleine de rebondissements !

ITEM BOUTIQUE QUANTITÉ PRIX
Patron Rushcutter Dress (pdf) In The Folds 1 Déjà rentabilisé (sinon 8,45 €)
Sergé de laine façon jean Bennytex 1,5 m 23,84 €
Satin lourd polyester La Réserve des Arts 1 m 2 €
Pongé de soie noir Tissus de Rêve 1 m 3 €
Chutes alcantara (daim synthétique) La Réserve des Arts 0,20 m 1 €
Chutes viscose Phoenix flowers (Cousette) Atelier de la Création 0,20 m 0 €
Rubans satin bleu et noir Stock 1 m 0 €
Bouton Stock 1 0 €
Agrafe Stock 1 0 €
Fil Stock 0 0 €
Total     29,84 €

Le patron de la Rushcutter Dress

Le Rushcutter est une robe assez loose, en A, longueur genou, disponible en deux vraies versions différentes : avec ou sans manches.

Quand je dis « vraies », c’est que les 2 versions sont patronnées à part. Il ne s’agit pas juste de couper les manches à un endroit ou un autre.

La première version avec manches inclut des manches raglan trois-quarts avec pince, de grandes poches latérales, une fermeture éclair invisible au milieu dos, une encolure finie au biais et un ourlet large.

La deuxième version sans manches comporte une fermeture à boutons dans le dos, des poches dans la couture, l’encolure et les emmanchures terminées par un biais. 

La Rushcutter Dress est conçue de manière à la fois structurée et épurée tout en incluant de nombreux détails intéressants. En plus, la créatrice offre plein de tutoriels & contenus pour l’exploiter au maximum.

C’est aussi un patron approprié pour coudre dans des tissus légers à mi-lourds comme la popeline, le lin, du drap de laine à costume, du chambray ou un denim léger moyen. Ouf, enfin une robe qui n’est pas réservée à la viscose ou autres tissus relous.

Le patron est disponible en 10 tailles (A – J, ce qui évite d’essayer de se conformer aux tailles du prêt-à-porter) pour un bonnet B et une stature de 170 cm.

La planche de patron comporte des calques, des lignes « allonger / raccourcir, des repères et tout ce qui est nécéssaire à une session couture productive et pratique.

Les explications sont d’excellentes qualité aussi avec une attention au détail sans nous noyer sous l’information : tableau des mesures du vêtement fini, consommation de tissu taille à taille, etc.

Coudre une Rushcutter Dress de concours !

Quand le concours a été annoncé, je ne peux pas dire que j’ai été frappée par l’inspiration. J’ai même fini par me dire que j’allais juste jeter, l’éponge… la seule idée qui me venait me semblant trop complexe à mettre en œuvre.

Car la seule idée qui m’est venue, le seul détail architectural qui a fait surface est les moucharabiehs.

J’ai visité la Turquie quand j’avais 13 ans, et c’est là que j’ai découvert l’architecture orientale, et notamment les dentelles de pierre et de bois des moucharabieh. Ça m’avait fabuleusement  impressionné… tout comme l’Alhambra plus tard. Bref. C’est beau.

On voit sans voir, la lumière découpée.

Mais cela me paraissait un projet insurmontable, et puis sur quel vêtement ?

Et l’inspiration arriva grâce à la Rushcuttter dress

Quelques encouragements et l’excellent conseil de « partir d’un patron déjà validé » plus tard, je me suis lancée sur la Rushcutter Dress… raccourcie de 14 cm (quand même !).

Parce qu’une robe très loose, bleu jean sous le genou… ça allait vite virer à la bure de nonne.

Au début, j’avais prévu de positionner mon « moucharabieh de tissu » sur l’empiècement devant… mais j’ai fini par me réveiller un matin en réalisant que ça ressemblait beaucoup trop à une burqa.

Entre la nonne et la burqa… ça tournait en rond.

Après une autre grosse phase de doute et un nouveau coup de pouce des copines, j’ai bifurqué légèrement en positionnant le tressage sur les poches.

Mais bon, des poches à trous c’est pas super pratique. Et moi, vous me connaissez, je suis une femme pratique.

Alors, j’ai placé un jardin derrière la fenêtre avec une chute de ma viscose fleurie.

Et puis alors là, une fois lancée sur mon thème des « fenêtres ne voient pas dehors* »… je ne me suis plus arrêtée.

*ou pas beaucoup en tout cas.

Et hop ! Des petites meurtrières de chateau fort !

Et bim un vitrail !

Le dessous des fenêtres

Le tressage moucharabieh

Pour réaliser ce tressage, j’ai utilisé des rubans de satin noir et bleu et des rubans réalisé avec mon tissu principal. 

Ces rubans ont été fixé sur du Soluflix, de l’intissé stabilisateur qui se dissout dans l’eau. Ensuite, j’ai assemblé ce montage avec la doublure et avec le reste de la poche.

Les meurtrières dans la couture

Les meurtrières sont insérées dans les coutures d’assemblage entre la pièce centrale et les pièces côté.

Assez simplement, j’ai élargi les marges de couture à l’endroit des ouvertures et surpiqué… et voilà !

Ensuite, j’ai ajouté des petites pièces à la main pour qu’on ne voit pas la couture de la doublure en-dessous.

Le vitrail en appliqué

Pour le vitrail, je suis partie sur la technique de l’appliqué pour les nul·les : en alcantara (daim synthétique) & avec du Vliesofix, un thermocollant double face ! On peut laisser les bords francs et pas de couture.

L’inspiration du dessin du vitrail vient tout droit de l’École des Beaux-Art de Glasgow et de l’art magnifique de Charles Rennie Mackintosh que j’adore.


J’ai reproduit mon dessin sur le papier du Vliesoflix puis découpé les pièces et collé sur l’alcantara. Ensuite, j’ai joué au puzzle pour positionner les pièces sur le tissu avant de fixer le tout au fer à repasser.

La porte ouverte à toutes les fentes

Pour terminer le dos, j’ai eu envie de réaliser une petite porte ou un petit volet pour fermer toutes ces fenêtres… lui-même maintenu avec un bouton figurant des tours.

#inception.

Comme je rentre et je sors de cette robe sans avoir besoin d’ouvrir le dos, c’est encore plus facile !

Enfin, les défauts du tissu qui a marqué au lavage m’ont fait penser aux fissures et aux craquelures des murs. J’ai eu envie de les souligner par les lignes de couleur.

Les finitions de la Rushcutter Dress

Je me souviens assez distinctement ma couture approximative de ma première version du patron.

Je n’avais pas vraiment galéré mais ça n’était pas facile non plus. Cela m’avait demandé de l’application et j’avais foiré un certain nombre de bricoles.

C’est à ça qu’on peut aussi mesurer l’apprentissage accompli.

Pour cette deuxième version, j’ai tout de suite vu comment il me fallait modifier un certain nombre de chose pour que cela fonctionne

  • doublage entier du sergé de laine qui m’aurait démangé autrement (en soie pour les manches et en satin polyester pour le corps)
  • finition de l’encolure et de l’ourlet au biais invisible 

J’en ai profité pour essayer une nouvelle technique sur le biais de l’ourlet : le raccord invisible en rond grâce au tutoriel de Couture & Paillettes.

L’ourlet de la doublure est un roulotté et Dieu bénisse ma surjeteuse !

 

Conclusion

Au final, je suis très très contente de cette robe d’hiver chaude, gaie et terriblement confortable. Vraiment confortable. Confortable niveau 5 tartiflettes.

Le concours m’a apporté une nouvelle robe que je n’aurais probablement pas du tout imaginée de cette manière sans cela. En

Le tissu trainait dans mon stock puisque je l’avais cassé pour un pantalon… mais un pantalon en laine, ça veut dire doublure chez moi. Et les patrons de pantalon doublé, ça ne court pas franchement les internets.

Le Soluflix et le Vliesoflix étaient aussi en stock en attente d’inspiration. Qui ne venait jamais. 

Bref, rien de tel que la contrainte d’un sujet et d’une deadline pour donner un coup de fouet à la créativité !

Merci à celles qui m’ont soutenues et encouragées, elle se reconnaitront 😉

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5 commentaires

  • 11 novembre 2023 à 21:56
    Nadriel

    Magnifique ! J’admire et l’inspiration et la réalisation. J’aime tout particulièrement le vitrail. Mais l’ensemble est original et harmonieux. Bravo !

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  • 12 novembre 2023 à 07:15
    Christine

    C’est magnifique ! Tu as su tirer profit des contraintes et aboutir à une robe originale et portable. Merci pour le partage de ta démarche créative très inspirante.

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  • 12 novembre 2023 à 10:07
    Cyqlaf

    Géniale ta nouvelle robe ! Originale, architecturale et chaude, combo gagnant !

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  • 12 novembre 2023 à 15:29
    Marmotta

    Beaucoup de création sur cette robe bravo !

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  • 17 novembre 2023 à 23:07
    Mag à l'eau

    Félicitations ! mais les piqures sur le tissu c’est d’origine ou de toi ?

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