Chemise Eugénie (République du Chiffon) : asymétrique chic

La chemise Eugénie de République du Chiffon est un modèle qui allie classe, originalité et une pointe de « je ne sais quoi » un peu rock.

Un modèle qui, sur le papier, promettait de bousculer ma garde-robe… et m’a agréablement surprise par sa fluidité de réalisation !

Le patron  de la chemise Eugénie

Eugénie n’est pas une chemise comme les autres. Enfin, techniquement, elle n’est une chemise que de nom… ou de patte de boutonnage.

En effet, sous son col sage se cache une pièce au design franchement inattendu pour une chemise. La star du modèle ? Sa patte de boutonnage asymétrique qui capte immédiatement le regard, et qui donne à ce vêtement un twist graphique audacieux.

Ajoutez à ça des épaules tombantes qui cassent les lignes traditionnelles et des manches froncées qui créent du volume, et vous obtenez une pièce hybride entre la chemise et la blouse ample et moderne.

Côté matos, prévoyez : 140 cm de tissu pour une taille 38, 45 cm d’élastique, 8 boutons et du thermocollant pour assurer la tenue du col et des parementures de la patte de boutonnage.

Le patron est disponible en PDF et en format papier. Le PDF comprend un guide de montage, une version A4 et une version A0.

Il est disponible du 34 au 50 et, détail important, ne comprend pas les marges de couture. Certaines pièces du patron sont superposées, donc un bon repérage est nécessaire avant de découper.

Les explications sont concises mais efficaces : parfait pour les couturières confirmées, mais si vous aimez qu’on vous prenne par la main, bah c’est raté.

Quand je repense à mon retour à la couture en 2017, où les explications de la veste Bernadette me semblaient extrêmement détaillées… Je réalise à quel point le niveau de complexité des explications Burda, qui étaient alors ma référence, est bien plus élevé.

République du Chiffon, c’est un peu la grand-mère rock de la couture indé. La marque était déjà là quand j’ai repris la couture en 2017, et elle continue de nous régaler avec des patrons qui ont du caractère.

Coudre la chemise Eugénie : une réalisation fluide et agréable

J’ai cousu cette chemise en taille 38 sans modifications. Pour le tissu, il s’agit d’une viscose Singulière par Cousette, très fine et fluide, et surtout assortie au denim violet de mon jean I Am Sunshine. Un cadeau de Noël 2023 : il était temps de s’y mettre (même si j’ai bien entendu, des coupons bien plus vieux en stock…)

La patte de boutonnage et les boutons

Premier point d’attention : la patte de boutonnage asymétrique. Aucun repère pour le placement des boutons et boutonnières, ce qui est franchement étonnant pour un modèle où la patte de boutonnage asymétrique est l’élément clé du design.

Ce manque de précision impose de prendre des décisions au feeling pour l’orientation et l’emplacement des boutonnières, alors que ce sont des éléments structurants du modèle.

Cela oblige à deviner là où des indications claires auraient dû être, à mon avis, fournies.

Pour marquer précisément l’emplacement des boutons et des boutonnières, j’ai soigneusement positionné ma chemise bien à plat et épinglé les deux devants ensemble avec une grande précision.

Ensuite, j’ai joué à pouf pouf pour marquer les emplacements des boutonnières et leur orientation…

Heureusement, pour le choix des boutons, j’ai appelé à la rescousse ma communauté (du bouton plutôt que de l’anneau) sur Instagram.

Après un vote serré digne d’une finale de The British Sewing Bee, ce sont les petits boutons turquoises qui ont remporté le pompon (ou la queue du mickey ou la floche suivant où vous habitez).

Une couture fluide et maîtrisée

Le col a demandé un peu de minutie, mais rien d’insurmontable pour une couturière expérimentée.

J’ai joué la sécurité en thermocollant les parementures et l’envers du col avec un entoilage très fin.

Note pour moi-même : recouper la pièce de dessous de col de quelques millimètres pour éviter les plis en dessous et permettre un meilleur tombé.

Le seul vrai défi a été la fragilité du tissu, qui nécessitait des gestes précis pour éviter de marquer les points de couture.

Malgré une aiguille microtex 70/10, certains points ont tiré des fils, laissant des traces blanches. Rhâââ. Heureusement, porté, ça ne se voit pas trop.

Les finitions de la chemise Eugénie

Pour les finitions, j’ai opté pour un surjet sur les coutures d’assemblage et un ourlet avec un biais invisible, histoire d’avoir des finitions propres même à l’intérieur.

Pour les manches, j’ai suivi les instructions et inséré un élastique dans la coulisse.

Petite astuce : j’ai cousu l’élastique déjà refermé en rond tout en formant la coulisse au fur et à mesure, ce qui permet d’éviter l’étape où on glisse péniblement l’élastique dans la coulisse par le petit trou.

Puis on le perd. On le ressort. Et on le re-glisse dans la coulisse en l’ayant d’abord bloqué avec une épingle à nourrice. On récupère les deux extrémités pour les coudre ensemble.

On manque de passer la machine par la fenêtre parce qu’elle n’arrive pas à coudre ces deux p***** de bouts d’élastique sans faire du sur-place et un mega nœud. Le tout avec le reste de la chemise qui pend et le risque réel de perdre à nouveau l’élastique dans la coulisse. Bref. Vous connaissez le topo.

La technique en action dans cette vidéo (c’est la première technique).

Verdict final : à refaire ?

Sans hésitation ! Ma chemise Eugénie est un petit bijou. Le tissu s’accorde parfaitement avec ma garde-robe et ce boutonnage asymétrique, c’est clairement le détail qui tue.

J’avais peur de l’effet « tooooo much » des manches bouffantes + épaules tombantes, mais en fait, ça fonctionne super bien. Un combo stylé et confortable.

Je conseille ce patron à celleux qui veulent un chemise qui sort clairement de l’ordinaire. Et vous, déjà tenté l’asymétrie dans vos cousettes ? Il parait que ça revient fort dans les tendances… Dites-moi tout en commentaire !