Le manteau « shacket » Ingrid (Vikisews)
La shacket Ingrid est un projet de Noël, arrivé totalement à la bourre dans la todo-list de l’atelier du Père Noël.
Ayant appris que ma nièce se caillait les miches, en peine de manteau, et sachant ce qui lui faisait envie puisque je la follow (je la suis) sur Instagram, je me suis lancée… en la prévenant que je serai probablement à la bourre pour Noël.
Il ne restait plus plus qu’à trouver le patron et surtout le tissu pour cette non-petite personne (elle me dépasse !) qui a des goûts très précis.
ITEM | BOUTIQUE | PRIX | QUANTITÉ |
Patron PDF de la shacket Ingrid (en russe) | Vikisews | 1 | 3,42 € |
Drap de laine sergé noir | Tissus de Rêve | 1,2 m | 14,90 € |
Flanelle de laine à carreaux rouges & noirs | Tissus de Rêve | 1 m | 9,90 € |
Velours de laine (chutes) | Tissus de Rêve | 1 m | 0 € |
Drap de laine à carreaux (chutes de ma cape V9288) | Tissus.net | 1 m | 0 € |
Doublure polyester | ? | 2 m | 8 € |
Boutons noirs nacrés | La Réserve des Arts | 5 | 1 € |
Boutons noir | Stock de ma sœur | 5 | 0 € |
Thermocollant laineux | Fil 2000 | 2 m | 6 € |
Fil | Stock | 0 | 0 € |
Total | 37,22 € |
Le patron de la shacket Ingrid
Hop, pim-pam-poum, une recherche sur internet plus loin et j’avais le patron. Le manteau, ou plutôt la shacket Ingrid (contraction de jacket & shirt, soit veste & chemise en VF) est un patron de Vikisews, marque russe de patrons.
La shacket Ingrid est donc un manteau doublé qui a le style d’une surchemise à épaules tombantes.
Si le manteau a le style d’une chemise, dans le patronage c’est un vrai manteau avec des pièces différentes pour le dessus et dessous de col, des parementures d’ourlet et de patte de boutonnage et même pour la doublure des poches plaquées.
Vikisews a commencé à traduire ses patrons en anglais, et par la même occasion s’est aligné sur les prix européens.
Radine un jour, radine toujours, j’ai acheté la version russe, pensant pouvoir traduire les explications.
Mais les patrons pdf de Vikisews russes sont protégés contre le copier-coller pour la traduction.
Oh, on peut copier, mais quand on colle, on n’a plus du russe mais des caractères spéciaux chelous. Ce n’est donc plus une langue traductible mais du charabia. Bien ouéj.
Ah ! Feinte mais contrefeinte de ma part : j’ai transformé les pages (des points qui me questionnaient le plus) en images et utilisé un traducteur qui prend des images en entrée. Na.
En vrai, ça prend du temps et ça n’est pas très pratique mais ça dépanne.
Heureusement, les explications sont illustrées de photos très pros et améliorées en faisant figurer quelques lignes pour montrer les coutures.
De ce que j’ai pu en voir, ces explications sont vraiment très complètes, avec notamment un livret complet à part, et générique, sur les ajustements de patrons qui peuvent être nécessaires.
On y trouve aussi les indications d’où entoiler et stabiliser les coutures : emmanchures, encolure, col, épaules, coutures côté, têtes de manche, etc. Un peu partout quoi !
Et il y a même des instructions sur quoi, quand et comment repasser.
La couture de la shacket Ingrid
Là, où il a encore fallut feinter, ce fût pour le tissu. Parce que ma nièce a une passion particulière (et j’espère pas trop passagère) pour les carreaux rouges & noirs.
Après avoir épluché un nombre relativement considérable de sites de boutiques de tissus, la meilleure correspondance était cette flanelle de laine chez Tissus de Rêve.
Alors bon, je me doutais que la flanelle c’était pas gagné.
Cependant, je voulais absolument du 60 à 100% de laine pour un tissu qui ne bouloche pas au bout de 2 heures. Et parce qu’il faut qu’elle qu’elle ait chaud ma loupiote. Et puis c’était sa préférée.
Au final, non seulement la flanelle était définitivement trop fine mais en plus il n’y en avait plus qu’un mètre. Angoisse.
J’ai complété avec 1,20 m de drap de laine sergé noir et j’ai croisé fort les doigts des mains et des pieds.
D’ailleurs, j’ai cousu la shacket Ingrid en taille 38 et en stature 162-168 (car la gamine est la plus grande la famille !) mais j’ai retiré -6 cm en hauteur pour que ça passe dans mon coupon.
L’idée était de thermocoller et tripler la flanelle pour le buste et de faire les manches & autres parementures dans le très beau drap de laine noir.
Et devinez quoi ? Ça a marché.
Alors certes, il ne reste plus grand chose de la flanelle mais c’est passé.
Cependant, comme la flanelle se déformait pas mal, j’ai coupé les pièces devant et dos dans le thermocollant que j’ai soigneusement épinglé pour la « redresser ». J’ai plus ou moins réussi puisque sur un côté mes raccords sont OK, et de l’autre non.
Comment pourquoi ? → Mystère.
Mais le dos & le col, les plus visibles, sont matchy-matchy.
Ensuite, il faut aussi thermocoller tout le reste, toutes les autres pièces.
C’est un peu long.
OK, donc avec le thermocollant laineux, on a une première couche.
Et j’en ai ajouté une seconde – ou plutôt une triplure ça s’appelle – avec des chutes de velours de laine et de drap de laine.
Au début, j’ai tenté d’assembler avec un thermocollant double face tissé trouvé chez Fil 2000. Échec total. Puis j’ai essayé avec du ruban à ourlet. Re-échec.
Finalement, j’ai assemblé à grands points de chevron, comme de l’entoilage tailleur. Mais en plus compliqué à réaliser de manière invisible car la flanelle est fine.
C’est aussi un peu long.
J’ai même rabattu les pinces ouvertes avec un point de chausson pour avoir un résultat bien net.
Parce qu’il arrive à un moment, pourquoi compter le temps.
Bon, sinon, ai-je modifié le patron ? Bien sûr !
Pour ajouter des poches ? Bingo !
J’ai ajouté 2 poches dans les coutures côté et une poche intérieure spécialement taillée pour un téléphone.
Les poches côté sont finalement trop loin en arrière pour être vraiment confortables mais elles contiendront sans problème un mouchoir et une paire de gants.
Elles sont aussi réalisées dans les règles de l’art avec parementures de poches et tout.
Les poches plaquées ont été taillées dans le biais parce que je n’avais plus assez pour les raccords (et pour ne pas m’embêter non plus). Elles sont totalement fonctionnelles et doublées de manière très bien patroné.
Le patron inclut aussi de chouettes détails avec la petite patte dos et les pattes sur les manches.
Enfin, il reste encore la doublure à attacher, les parementures d’ourlet et de patte de boutonnage à glacer, les boutonnières à faire et les boutons à coudre.
Les boutonnières ne sont pas folichonnes mais ça passe pour l’œil non averti.
J’ai fini de coudre les boutons directement chez ma sœur, et j’ai même tapé dans son stock puisqu’il en fallait 10 quand j’en avais 5…
Et ma nièce a eu sa Shacket Ingrid 1 semaine APRÈS Noël, juste avant que le froid ne nous retombe dessus.
Conclusion
Au final, avoir une deadline (même ratée) m’a bien motivée pour finir ce projet défi le plus rapidement possible. Même si j’avoue que j’en avait un peu ras la casquette sur la fin. Comme le dernier mois d’une grossesse un peu : « Nan, mais c’est sympa mais vivement que ça se finisse« .
Mais je suis fière de moi et de la shacket.
Et sa destinataire le kiffe, détail qui a son importance aussi 😉
Je suis très favorablement impressionnée par la qualité du patron de Vikisews : patronage & explications nous emmènent vraiment sur le chemin d’une réalisation de haut niveau.
J’avais hésité un moment avec la surchemise Rya de Fibremood et je ne regrette pas mon choix. Le patron de Fibremood n’est pas doublé et je suis bien sûre que le patron n’est pas aussi poussé dans son patronage et les explications de finitions au poil.
Oualah, oualah ! Au programme de la semaine prochaine : on continue sur les cadeaux de Noël.